La déclaration de politique communale de la majorité MR-PS: ce qu’on en pense. – décembre 2019

La déclaration de politique communale de la majorité MR-PS: ce qu’on en pense. – décembre 2019

La déclaration de politique communale de la majorité MR-PS : la continuité avec un parfum de changement, de belles intentions, des inquiétudes aussi.

Pour la première fois à Visé, la majorité a présenté lors du dernier Conseil communal une note qui correspond à la déclaration de politique communale voulue par la législation, hormis le volet budgétaire.

La grande absente de ce texte est malheureusement la transition écologique ! Malgré l’urgence…

Nous nous réjouissons de voir que la déclaration reprend un certain nombre de points positifs – qui étaient d’ailleurs présents dans notre programme – et que, dans une volonté « d’écoute constructive », le Collège s’annonce ouvert aux propositions et suggestions de l’opposition. Nous serons donc particulièrement attentifs à ce que ces points se concrétisent et n’hésiterons pas à soumettre des projets d’action afin de mener une opposition constructive. Nous avons déjà déposé une motion proposant la diffusion en streaming des séances du Conseil mais le Collège a demandé le report du point.

L’annonce de davantage de transversalité entre les échevinats, d’une volonté de faire de la participation citoyenne une priorité du Collège, de la mise sur pied d’une politique des quartiers retient évidemment toute notre attention. Et nos questions sont déjà nombreuses : qui se chargera au sein du Collège et de l’administration d’organiser l’information et la participation ? Tous les projets importants feront-ils l’objet de réunion de consultation ? Une plate-forme de dialogue avec le citoyen verra-t-elle le jour ? Des budgets participatifs seront-ils prévus ? Un journal communal sera-t-il créé ? Des installations polyvalentes sont annoncées à Cheratte et à La Wade ; qu’en est-il à Lixhe et Lanaye ?

Des règles d’objectivité dans les recrutements pour engager le.a. meilleur.e. candidat.e. sont promises, ce qui constituera un grand bouleversement par rapport à la situation passée et demandera notre plus grande vigilance.

L’engagement de « soutenir les produits et services les plus respectueux des critères sociaux, éthiques, de santé et environnementaux, ainsi que les produits de saison et issus des circuits courts via notamment les marchés publics et les achats communaux » reprend un point clef de notre programme. Nous travaillerons dans ce sens pour que cela aboutisse dans la réalité de la gestion. Une première étape pour concrétiser un droit au repas sain pour les élèves – ce qui constituerait une avancée sociale majeure – devrait être une action pour une alimentation durable dans les écoles et via les repas préparés par le CPAS.

La volonté de promouvoir et préserver les sites remarquables de l’entité et de cristalliser la politique touristique sur « la Meuse » rejoint également notre programme et retiendra aussi toute notre attention.

Il en est de même de la réhabilitation de Cheratte-Bas et de la réouverture d’une gare qui sont pour nous une priorité.

Nous partageons les objectifs annoncés de politique de logement : rénovation, mixité urbanistique et sociale, espaces verts et récréatifs, lutte contre les logements inoccupés … auxquels il faudrait ajouter une politique spécifique pour les jeunes ménages et les personnes âgées (des loyers abordables notamment) et l’encouragement à l’éco-construction. Nous attendrons de découvrir les moyens mis en œuvre.

Nombreuses déclarations d’intention aussi concernant la propreté et l’embellissement des quartiers, les déchets, l’énergie (le programme PS annonçait 50 % de réduction, qu’en est-il ? Qui est en charge de l’énergie ?), le bien-être animal et l’intransigeance quant au respect des normes environnementales et à la limitation des nuisances. Là aussi nous attendons des mesures concrètes et nous suivrons les dossiers de près.

La déclaration enfonce aussi quelques portes ouvertes. Ainsi, elle annonce la réalisation d’ « un « master plan » d’actions communales qui définit une vision à moyen et long terme ». C’est en fait ce que le Code de la démocratie locale impose à toutes les communes sous le nom de Programme Stratégique Transversal. A propos du développement économique, elle souligne que Visé est une ville frontière, qu’il faut pérenniser les commerces et que l’aménagement de la Place Reine Astrid est un élément d’attractivité et qu’une commission du commerce sera mise sur pied. Si le constat est juste, quelles sont les propositions pratiques ?

La culture est présentée comme un axe majeur. La reconnaissance du Centre culturel et la réouverture d’un cinéma sont évoquées. Les moyens mis en œuvre n’étant pas connus, nous nous posons beaucoup de questions et lançons des pistes. La première condition pour prétendre à la reconnaissance d’un Centre Culturel est un fonctionnement et une gestion conformes au Décret de 2013 ainsi que la création d’un Conseil d’Orientation (on ne parle plus de conseil culturel depuis 2013 dans les textes de la FWB) rassemblant un panel d’acteurs culturels, associatifs, de l’enseignement et de l’éducation permanente autour de l’équipe d’animation du Centre Culturel.

Point positif : le projet de la Salle Braham que portait l’ancienne majorité et qui nous a valu un Conseil surréaliste quelques jours avant les élections sera révisé tant pour son coût que pour l’aménagement et l’utilisation de la salle. Nous demandons qu’une véritable consultation de la population soit organisée avant toute nouvelle décision.

Pour l’enseignement, l’enfance et la jeunesse, nous relevons quelques déclarations d’intention positives concernant l’éducation à la citoyenneté et au développement durable, l’encouragement aux circuits courts et aux aliments sains pour les repas scolaires, la poursuite du Conseil communal de la jeunesse (mais actuellement, il y a seulement un Conseil des enfants, à quoi le Conseil de la Jeunesse fait-il référence ?). A suivre…

Concernant les sports, le Collège continuera sa politique de « Visé, ville sportive ». Nous espérons que les aménagements prévus « un jour » à Cheratte-Hauteurs seront effectivement réalisés.

Les projets immobiliers feront l’objet d’une analyse approfondie afin de vérifier leur bonne intégration. Respectera-t-on les hauteurs du bâti existant et les limites de densité du Schéma de structure communal ? Réunira-t-on les riverains pour tous les grands projets ?

Grosse déception pour le Chemin de Richelle : le Collège partage la même volonté d’urbanisation que la précédente majorité. Nous continuerons à nous y opposer fermement !

Le manque de souffle en matière de mobilité et de pilote dans l’avion – pas d’échevin de la mobilité – constitue une autre grande faiblesse de cette déclaration. Rien n’est proposé pour aider le citoyen à se passer au moins en partie de sa voiture et la finalisation du Plan Communal de Mobilité n’est pas évoquée. Par contre, il est question en premier lieu d’élargir l’offre de parcage, d’obtenir une nouvelle voirie au nord de Visé et d’aménager l’espace public pour favoriser la mobilité… des voitures. La réouverture de la gare de Cheratte, l’inscription de la commune dans le Réseau Express Liégeois (REL), l’amélioration de l’offre TEC (mais aucune garantie explicite pour la poursuite du minibus de la Centrale de mobilité), l’élaboration d’un plan cyclable, la sécurisation des trottoirs… sont également évoquées mais en second lieu. Et cela est insuffisant pour permettre les nécessaires changements dans la façon de se déplacer. Concernant les transports en commun, deux points nous interpellent. D’abord, nous espérons que le Collège interviendra effectivement auprès de la TEC pour les villages des hauteurs, mais aussi qu’il n’oubliera pas les villages de Loën, Lixhe et Lanaye. D’autre part, l’amélioration de l’offre TEC doit être garantie, notamment sur les hauteurs, en compensation au développement des lotissements.

Une autre insatisfaction porte sur la politique sociale et de solidarité : rien de neuf malgré la pauvreté et la précarisation d’une part grandissante de la population. Selon la déclaration, il faut « garantir les missions du CPAS » (c’est du reste obligatoire) et assurer « le maintien de services de proximité ». Et malheureusement, le transfert de la Résidence Clairefontaine vers une intercommunale revient de nouveau à l’ordre du jour. Plus inquiétant : aucune action pour améliorer le « Vivre ensemble » n’est prévue.

Lors du Conseil communal, nous avons posé de nombreuses questions, tout comme les autres partis de l’opposition. Le Collège a répondu à très peu de questions. Nous attendons des réponses dans les prochains mois et nous y serons particulièrement vigilants.

Pour Visons DeMAIN,
Caroline Van Linthout et Martial Mullenders,
Conseillers communaux